Retour en arrière
Nous sommes en 2000...je l'ai rencontré pour la première fois il y a quelques mois...il est grand, droit, il a des yeux noisettes en amande. Il a du charme, une fille d'une dizaine d'années. Il est séparé de la mère de sa file depuis presque 9 ans. A notre rencontre, un déjeuner sur un chantier, il ne me remarque pas, il veut entrainer mon collègue à sa propre table où il a repéré "deux magnifiques brunettes"...
Mais finalement, nous entamons une relation ...
Je ne sais jamais si nous allons nous revoir d'un jour à l'autre, d'un rendez-vous au suivant. Je n'ose pas faire de projet. Je le perçois secret, distant. Il y a comme une carapace autour de lui...et puis tout doucement, je me prends à parler au futur, la semaine prochaine, le mois prochain... Je le retrouve avec plaisir, je lui prépare des petits plats, je l'attends avec impatience, je nettoie son appartement qui n'est pas très en désordre mais y met "la petite touche féminine"...et le soir, quand il rentre, je le sens heureux de ma présence. Mais pas d'effusions, pas de mots doux, pas de "Je t'aime"...Il est ainsi.
En juillet, j'ai un accident qui me met en arrêt maladie pendant 4 mois. Il me confie les clés de son appartement, je viens une semaine sur deux vivre avec lui, l'autre semaine, je réside chez moi à l'autre bout de la ville car j'ai la garde de ma fille en alternance une semaine sur deux avec mon ex-conjoint
Un mercredi soir, je suis chez moi avec 2 amies. J'ai une angoisse au cœur qui ne passe pas. Je regarde mes amies et je leur dis
-"Je suis sûre qu'il n'est pas seul ce soir."
Elles rient. Elles me disent un peu parano et me propose de lui téléphoner. Au bout du fil, sa voix, il est chez lui, me dit qu'il ne fera pas de vieux os car il est crevé...quand je raccroche, juste au son de sa voix, je sais qu'il a menti.
Vendredi, j'arrive chez lui, j'ai fait quelques courses pour préparer un petit dîner en amoureux. Sans vouloir jouer l'inspecteur de Police, des détails me sautent aux yeux :
Des biscuits apéritifs ont été grignotés, des bougies utilisées, quand je veux jeter un mouchoir dans la poubelle de la salle de bain, je vois au fond de la poubelle presque vide un mouchoir avec la trace d'un rouge à lèvre dessus...ce mouchoir "me nargue"...les draps du lit n'ont pas été changés et sentent le parfum d'une autre.
Quel choc! Je tremble comme une feuille. Mon premier réflexe? Je change les draps, je met à bouillir à 90°c les draps utilisés...je prends une douche pour me détendre...je continue de trembler. Je ne sais pas comment réagir et je décide de lui parler dès qu'il arrive.
Il voit à mon visage qu'il se passe quelque chose. Je lui demande si une autre femme est venue. Il se décompose et me dit qu'il a hébergé une amie pour une nuit mais qu'elle a dormi "bien sûr" dans la chambre de sa fille...je ne le crois pas...mais j'avale la couleuvre.
Mardi midi, je repasse chez lui à ma pause déjeuner et je trouve une enveloppe avec une écriture assez enfantine (des ronds sur les "i"), j'ouvre pensant que c'est sa fille qui écrit...Non, c'est une femme qui d'une écriture scolaire, bourrée de fautes, le remercie pour la soirée chaude sous couette et souhaite passer son anniversaire à lui en boîte pour finir sous la couette la nuit ensemble...je prépare cette fête pour ses 35 ans depuis plusieurs semaines...pus de 30 invités...j'ai les mains glacées par le stress de cette vérité si crue qui m'éclate au nez.
Je me liquéfie sur place, une bouffée d'angoisse me sert le coeur, je repars cette lettre dans ma poche...je ne sais que faire. Le quitter? Lui en parler?
En fin d'après-midi, je commence à ressentir une gêne au niveau de mes parties intimes, ça gratte, ça pique...je rentre chez moi ne voulant pas l'affronter tout de suite et ayant de la fièvre...Le lendemain, le verdict tombe: une petite MST (mycoplasme) ...il me trompe et ne se protège pas! Le médecin me dit qu'il doit aussi se traiter et prévenir ses partenaires...super! Je l'appelle et froidement lui annonce la nouvelle. Je lui envoie par la poste sa prescription et je décide de ne plus le contacter.
Trois semaines passent. Je me sens presque soulagée de cette décision. Ma secrétaire fait barrage quand il appelle et je ne décroche pas mon portable. Il me manque tout de même mais je tiens bon...parfois, je pense le voir de loin mais c'est un autre avec la même démarche, le même manteau...
Un soir, on sonne à ma porte. Il est là, le grand blond aux yeux de chat, derrière une énorme plante à fleurs rouges (ma couleur favorite) ...et un air triste sur le visage. Il me sourit...je le laisse entrer.
Son anniversaire arrive, il est surprit par tout ce que j'ai organisé. Il a même emmené avec lui sa fillette que, jusque là, je n'avais jamais rencontrée.
Nous décidons dans les jours qui suivent que je laisse mon appartement et que je vienne habiter chez lui...
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